Psycho: écouter, déculpabiliser et motiver
Louise, 34 ans : "J'ai découvert la faim et la satieté"
Le 27/08/2011 par Marie-Cécile Puissochet
Louise nous raconte son Programme Minceur Intégral.
Apprendre à écouter son corps, faire confiance à ses sensations, sortir de la restriction cognitive: c’est le défi qu’a remporté Louise il y a quatre ans. Depuis, elle mange l’esprit libre, et n’a plus jamais pris un gramme.
Ce témoignage reflète une expérience individuelle, qui ne saurait s’appliquer à tous les profils ni être garantie.
"Je travaille dans l’audiovisuel et quand il y a quatre ans, on m’a offert les rênes de ma toute première émission, j’étais ravie - jusqu’à ce qu’on m’annonce le thème : la cuisine !
D’autres auraient été enchantés, moi j’étais effondrée… A 30 ans, je commençais tout juste à retrouver un équilibre en termes de comportement alimentaire après des années d’une histoire compliquée avec mon reflet dans le miroir et le contenu de mon assiette.
Pour être tout à fait honnête, cet équilibre n’était qu’une fiction : si je donnais toutes les apparences d’une fille saine qui mange ce qui lui plaît sans se poser de question, en réalité, mon alimentation était hyper contrôlée. Mon corps était un ennemi que je surveillais sans relâche et nourrissais avec parcimonie, à heure fixe, en composant mes menus selon des règles quasi-mystiques. En clair, j’étais une orthorexique qui s’ignorait."
Le défi initial : résister à la tentation
"Alors imaginez devoir filmer toute la journée des chefs en train de cuisiner, c’est-à-dire non seulement avoir de la nourriture sous le nez en permanence en vrai, mais aussi vue sous tous les angles, sur douze écrans à la fois… Bref, être littéralement cernée, tous les jours, pendant des mois ! Avec naturellement à charge pour l’équipe de tournage de partir à la fin de la semaine en laissant les réfrigérateurs vides… Comment résister à la tentation ?
Après mûre réflexion, je me suis dit que cette proposition était en fait une chance, et que le challenge professionnel allait se doubler pour moi d’un défi personnel : traverser l’épreuve forte de mes convictions alimentaires sans prendre un gramme. Rétrospectivement, je me rends compte à quel point cette idée était risible, mais je ne regrette rien, tant le bénéfice inattendu que j’en ai retiré est énorme."
De la restriction cognitive à l’anarchie alimentaire
"Les deux premières semaines de tournage, je m’en suis strictement tenue à mes principes rigides : pas de grignotages, repas équilibrés et complets - et non merci, je ne goûterai pas les langoustines à 9h30, parce que j’ai déjà petit-déjeuné, ni la mousse au chocolat à 11h, parce que dans une heure on passe à table, ni les croquants au chorizo à 15h, parce qu’on sort de table, et en plus, c’est gras, donc c’est mal, ni les macarons, ni les feuilletés au chèvre, ni… Pour mieux craquer comme jamais dès le troisième lundi ! Je vous passe la description de la scène de crime, franchement c’était moche, le cliché de la boulimie dans toute sa splendeur…
Mon premier réflexe : la culpabilité, évidemment. Mais je me suis également dit que c'était l'occasion ou jamais de tenter l’expérience qui me faisait le plus peur : arrêter de contrôler mon assiette, et assumer de manger ce qui me faisait envie, quand j’en avais envie, et sans regarder les quantités."
La satiété et la faim : des sensations nouvelles
"Résultat : l’anarchie complète pendant trois semaines. Et après, du jour au lendemain, plus envie de rien. Du tout… Bien sûr, j’ai paniqué : je n’avais pas signé pour redevenir anorexique ! Et puis, j’ai choisi d’écouter mon corps : après tout, pendant des jours et des jours, je l’avais nourri de mets délicieux, certes, mais dans des quantités très excessives par rapport à ses besoins, c’était certainement normal qu’il en ait assez.
Cette sensation inédite - la satiété - était intéressante, elle méritait d’être explorée. L’esprit plus serein, j’ai attendu que la faim, la vraie, vienne, et elle est réapparue, petit à petit. Là encore, j’ai goûté cette sensation, perdue depuis longtemps, j’ai appris à la reconnaître et à y répondre, jusqu’à satiété, justement, et pas plus, mais en me laissant guider par mes envies au moins autant que par les règles d’équilibre alimentaire."
Quatre ans après : plus de kilos en trop et une alimentation décomplexée
"Et le bilan sur la balance ? Au bout de six mois de tournage et des dizaines de recettes en boîte, je n’avais pas pris de poids, au contraire… Et les quelques kilos perdus ne sont jamais revenus. Mon expérience est certes très particulière, mais on peut, je crois, en tirer des enseignements utiles.
D’abord, l’équilibre alimentaire n’est pas un combat de chaque repas, ni même de chaque jour – ça se joue sur des semaines, voire des mois. Ensuite, la culpabilité ne sert à rien: se faire plaisir à table, comme ailleurs, c’est bien! Enfin, la volonté de restriction permanente finit inévitablement par déclencher des compulsions qui n’existeraient pas sans elle, et brouille les signaux de faim et de satiété.
Ainsi aujourd’hui, je ne me flagelle plus pour les chips grignotées à l’apéro ou le pain au chocolat avalé sur le chemin du bureau en guise de petit-déjeuner : du moment que j’avais vraiment faim ou que ça m’a procuré un réel plaisir, ça valait le coup, non ?
Et quand je fais de gros excès, je savoure, en sachant que mon organisme se mettra spontanément à la diète dans les jours qui suivent. J’ai cru observer que ce mécanisme de régulation fonctionne aussi pour les aliments. En janvier, après l’orgie traditionnelle de foie gras et de dinde farcie, je me découvre chaque année un nouveau penchant très light: un coup les endives, un coup le fenouil, un coup le concombre… Comme si mon corps me disait : " j’ai eu ma dose de plats de fête, c’était bien bon, merci beaucoup, mais maintenant je veux autre chose. "
Conclusion: mieux vaut traiter son corps en ami digne de confiance que comme un ennemi à mater : il vous le rendra !"
Et vous, où en êtes-vous avec l’alimentation ? Pour en savoir plus, faites votre bilan personnalisé gratuit !
* Les témoignages présentés sont des expériences individuelles qui ne sont ni caractéristiques, ni garanties.
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